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Bref historique
Le projet de La Trace est issu du Centre Médical Enaden. Au début des années 80, ce centre a organisé ponctuellement des expéditions en montagne pour usagers de drogues. Par la suite, ces expériences ont donné naissance en 1988 à une association autonome : La Trace. A ses débuts, cette institution proposait des stages de haute montagne et des activités d’escalade, sport peu connu à cette époque. Notons que ces stages s’inscrivaient dans une idéologie de prise en charge radicalement différente de celle que l’on connaît aujourd’hui. En effet, ils étaient l’occasion d’une rupture avec le milieu du participant et d’un arrêt brutal de la consommation. Les personnes fréquentant les activités se voyaient proposer en lieu et place de leur consommation «un truc qui occupe la tête », des sensations fortes, une certaine « défonce » par le biais de l’activité sportive. A cette période, le slogan de La Trace était : « Ce n’est jamais le même homme qui part et qui revient ».
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Au fil du temps, nous avons assisté à une évolution de la prise en charge. Ce changement n’était sans doute pas sans lien avec la disponibilité accrue de méthadone qui permit aux personne dépendantes à la fois de sortir de l’urgence et de les inscrire dans un minimum de suivi médical. Il devint alors plus fréquent que des personnes soient orientées à La Trace après un sevrage ou un séjour de post-cure en vue d’une stabilisation. N’étant plus envisagées comme une substitution à la consommation, les activités de sport-aventure ont ainsi pu prendre une toute autre place dans le parcours de la personne. Elles se sont dès lors inscrites dans un processus de suivi plus régulier s’inscrivant dans le long terme.
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Le fait de ne plus se focaliser uniquement sur la consommation a permis de laisser une place au vécu psychique et corporel de la personne. Ceci a permis de déployer une écoute de la personne considérée non plus uniquement en fonction de la problématique de consommation mais dans son entièreté. Le recours à la drogue ou à l’alcool n’était plus vu comme le problème à éradiquer mais comme une tentative, certes infructueuse, pour la personne dépendante de traiter son mal-être. De plus en plus de personnes ont fait état de parcours en psychiatrie. Ainsi la problématique psychique passait au premier plan.
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Ces considérations ont fortement modifié le type de réponse et de travail de La Trace. Face à ces évolutions, nous avons demandé en 1997 une reconnaissance pour notre travail en santé mentale. Nous sommes aujourd’hui ouverts « à toute personne en difficulté ». Cette formulation volontairement floue permet à chaque personne de s’y retrouver.
Aujourd’hui, la pratique de l’escalade a perdu son caractère nouveau et fait parfois peur aux participants. La législation évoluant vers une responsabilisation accrue et une certaine « diabolisation » du risque, les travailleurs se sont formés pour encadrer les activités de La Trace. Fini la haute-montagne à tout prix, il s’agit maintenant de bien mesurer les risques et les dangers éventuels. En parallèle à cette plus grande prudence, l’évolution de notre population nous a incité à accorder une plus grande attention au confort du groupe, ainsi qu’à l’alimentation, l’hygiène, l’équipement… Les boîtes de raviolis ont cédé leur place à des bons petits plats concoctés tous ensemble. Nous avons acquis plus de matériel afin que tous nos participants soient bien équipés. Les activités et les stages comportent toujours un caractère sportif audacieux ou inhabituel mais nous adaptons à tout moment la difficulté en fonction de l’état du groupe…
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La Trace a dès lors changé de slogan : « A la rencontre de soi et des autres ». La transformation radicale qui était proposée dans les premiers temps de La Trace est dès lors remplacée par une rencontre s’étalant dans le temps. La place du groupe a pris toute son importance : il est envisagé comme un espace porteur et sécurisant permettant de mettre au travail la difficulté d’être en lien. Si certains viennent encore chercher une « défonce » par le sport, la plupart arrivent avec la demande de « voir des gens » dans un milieu sécurisé. De plus en plus de femmes fréquentent nos activités. La randonnée remporte un succès grandissant, au point d’être maintenant programmée tous les vendredis.